Germinal

La mine de Goro.

Juste un petit message pour vous expliquer le travail que je faisais dans le sud de la grande terre, à Goro.

Je travaillais en effet dans une mine de nickel situé sur la côte à environ 1h30 de route de Nouméa (il s‘agit de la plus grande mine de nickel au monde). J’y exerçais en tant que infirmier dans le centre médical de l’usine. L’équipe s’y compose d’une dizaine de personne. Notre rôle consiste à prendre en charge la santé du personnel de l’usine, environ 3000 personnes, et cela du rhume au problème cardiaque en passant par tout les soucis possibles comme les traumatismes (entorse, fracture…) ou tout se qu’on peut imaginer (infections, appendicite, plaies, etc…). Pour cela le centre médical est ouvert 24h/24 et dispose de tout le matériel que l’on peut avoir dans ce genre de lieu. Ainsi rien ne manque pour effectuer des pansements, des traitements par perfusion d’antibiotique, d’antalgique… et l’équivalent en comprimés. Nous avons également 8 lits pour garder les gens en hospitalisation si besoin. Bref il s’agit d’un genre de dispensaire mais avec des moyens financiers du privé (et le secteur minier n’est pas en crise, ca c’est sûr) couplé à un petit service hospitalier. Pour ce que nous ne pouvons pas prendre en charge ou pour les examens nous rapatrions sur Nouméa.

Nous prenons aussi sur l’usine et le secteur autour le rôle de « samu ». Le site héberge également à 100m de notre centre médical une brigade de pompier qui, en cas d’intervention avec secours à victime, embarque l’infirmier de garde avec lui. Et cela va très vite, et peut être pour n’importe quel cas. Personnellement je suis intervenu sur un cas de douleur thoracique suspecte (fausse alerte en fait) et sur un cas de brûlure à l’acide (pas fausse alerte cette fois, ca à même fait la une des journaux de nouvelle Calédonie pendant 2 jours). Il y a également eu un accident de la voie publique impliquant une 107 et un gros 4*4 en collision frontale. Vainqueur le 4*4. Malheureusement le bilan fut de 1 mort, une incarcéré dans la voiture et une fracture de rate. Bref un lourd bilan mais une bonne expérience professionnelle. Cette facette du poste est la plus sympa car cela donne un peu d’imprévu et de l’adrénaline. Malheureusement (ou heureusement) les urgences ne sont pas très fréquentes, nous partons en intervention samu environ une fois par semaine et encore faut il être de garde… mais bon, c’est comme ca.

Egalement sur le site de production nous avons un poste avancé sur la mine à ciel ouvert où nous assurons une présence infirmière 12h par jour. Ce poste se trouve à 20 minutes de 4*4 de notre centre médical et est donc assez isolé. On y fait de la « bobologie » mais en cas d’accident sur la mine nous sommes les premiers à intervenir avec notre sac d’intervention.

La dernière facette de notre travail n’est pas en lien avec l’usine. En effet, nous ne travaillons pas directement pour l’exploitant mais pour une entreprise qui fournie du personnel médical dans le monde entier à des usines de ce type ou pour les rapatriements sanitaire. Et c’est cette activité que nous faisons. La nouvelle calédonie ne dispose pas de tout les services pour toutes les pathologies (intervention à cœur ouvert, greffe, etc…). Ces patients sont donc envoyé en evasan (évacuation sanitaire) vers l’Australie à Sydney ou vers la France selon les cas. De même, autour de notre île se trouve des lieux moins bien loti comme Wallis et Futuna ou le Vanuatu. Nous partons donc chercher les patients nécessitant un transfert. Ces transferts se font en avion via les compagnies locales. C’est donc au milieu des autres passagers que nous transportons nos malades. A la fin de mon contrat, je n’aurais eu seulement qu’une evasan qui aura consisté à aller à Wallis chercher quelqu’un et le ramener à Nouméa pour des soins. C’est une activité vraiment sympa mais preneuse de temps. Environ 10h pour ce cas là. 48h pour Sydney et bien sûr beaucoup plus pour Paris.

Voilà, j’espère que vous aurez une vision plus nette de ce que je faisais. Sur le papier ca a l’air génial, mais je dois rajouter que ce travaille se situe sur une base vie de mine isolée (aucune activité) et quand j’y allais, je partais entre 2 jours(donc 2 nuits) et 4 jours (4 nuits là aussi). Je passais donc plus de temps sur le site qu’avec Hélène. Ce travaille n’était donc pas compatible avec notre vie ici surtout depuis que Hélène travaille dans le nord. Donc à la fin de mon contrat le 31 août, je suis parti moi aussi en dispensaire dans le nord. Je ne suis alors qu’à 60km d’Hélène contre 250km à ce moment là . Bref, y a pas photo… On est beaucoup mieux maintenant!!!

Pour se qui est de la mine à proprement parler, bonjour le carnage!!!!! Il s’agit de kilomètre carré de brousse dévasté situé bien sûr en plein milieu d’une réserve naturelle et à côté du lagon. Niveau écologie, même si je ne suis pas extrémiste, là j’aurais vu de quoi choquer. Evidemment il faut bien que le nickel vienne de quelque part (marcherais comment mon pc sinon…) mais bon…Je vous encourage à taper « Vale Inco nouvelle calédonie goro » dans Google pour avoir des photos du site et ainsi vous faire une opinion. J’aurais bien mis des photos mais il m’étais interdis d’entrer avec un appareil . Les mesures de sécurité sont draconiennes avec badge personnel, fouille inopinée, check point style mur de Berlin… j’en passe et des meilleurs…

Pour ce qui est du travail en dispensaire, Hélène et moi préparons un post pour vous donner une idée de ce qu’il en retourne. Je vous dirais juste qu’on ne chôme pas et que l’isolement professionnel est de rigueur. J’entend par là pas de laboratoire, pas toujours d’ambulance, pas d’hôpital… Bref la débrouille avec des moyens de brousse pour des pathologies parfois coton à prendre en charge. De plus amples infos très bientôt.





comme je n'avais pas le droit aux appareils photos, je n'ais que quelques clichés pris en planqué pour "zone interdite". C'est Bernard qui va être content. Allez voir le site FGI NC et en cherchant bien dans le diaporama vous devrez me trouver... Et oui je suis mannequin pour mon ancienne boite...contrat à l'appuis!!!
voilà un raccourcis:
http://fgiworld.ile.nc/unites-hospitalieres/

Wales Lovers

25 aout

Le mercredi après l’île des pins nous voilà reparti pour de nouvelles aventures. Cette fois ci nous prenons la route du sud pour aller voir ou du moins tenter d’observer des baleines. Celle-ci passe au large de la Nouvelle Calédonie en cette période pour se reproduire à l’abris dans le lagon. Sujet de convoitise pour des armateurs de catamarans, plusieurs bateaux proposent d’aller les observer monnayant finance sur des bateaux équipés de voiles pour faire joli mais surtout de gros moteurs puissants. Aussi, trouvé par Marie et Simon, nous optons pour une association de voile qui propose une sortie en voilier avec un plus pédagogique puisque le skipper se fait fort d’expliquer et de laisser manœuvrer les mousses que nous sommes. Bref la recette idéale en cette belle journée ensoleillée pour approcher les plus gros mammifères de notre bonne vieille terre.



Mer calme, limite d’huile, nous sortons de la baie de Prony (petit village d’où nous sommes partis), passons l’îlot Casy et mettons cap au large vers la barrière de corail. En chemin, avides prédateurs que nous sommes, nous scrutons l’horizon à la recherche d’une queue, d’un jet d’eau marquant la reprise de respiration de la bête (comme sur nos pots de sel!!!!!) ou de Gepeto sur son bateau… enfin tout indice nous laissant espérer un cétacé.

Première alerte, sur tribord, suspense… une noix de coco!!! C’est déjà pas mal mais bon on en a déjà vu… On repart, fluctua nec mergitur, on scrute, on zieute, on mate et sur bâbord la première rencontre avec un tricot rayé. Le tricot rayé est un serpent de mer pouvant atteindre dans les deux mètres de long. Celui-ci fait environ 1m50 (un consensus est né entre nous deux). Cette espèce de serpent est une des plus mortelle au monde par la concentration de son poison mais très craintive, elle attaque rarement et privilégie la fuite. De plus son anatomie au niveau de la tête lui rend la morsure difficile. C’est donc la risée des serpents dont même la couleuvre se moque.

Après cette première rencontre, la joyeuse troupe que nous sommes, reprend ses observations et très vite nous apercevons des ailerons à quelques mètres du voilier. Une bande de dauphin vient nous saluer mais vite fait. Pas que ca à faire… A peine aperçu et déjà parti. Le spectacle reste toujours aussi beau à la vue de ces marsouins.








Voilà deux trois heures de mer et nous arrivons dans la zone de la barrière. Même sans baleine, le fait d’être sur un voilier est déjà une journée réussie. Pas de malade à bord… même pas Hélène!!!! Midi approche et le skipper, en bon breton qu’il est, fait un appel à la bière auquel nous répondons plein d’entrain. La bière bue, c’est ce moment que les baleines choisissent pour montrer le bout de leur queue et quelle queue!!!!!!!!!! Nous nous approchons de deux baleines en pleine parade amoureuse.



Attention nous rentrons dans la chambre nuptiale de deux baleines, nous préférons donc prévenir les parents d’écarter les enfants de l’écran. Des mots et des photos pourraient heurter leur sensibilité. Les deux administrateurs rejettent toutes responsabilités quant aux questions que ces derniers pourrait poser aux parents.





De prédateurs nous devenons donc mateurs. Leur parade consiste pour le mâle à sortir la queue de l’eau et de battre la mer à proximité de la femelle. Une façon de dire en cétacé: « regarde, j’en ai une grosse!!!! ». Ce jour-là (et oui les baleines font ça en plein jour les cochonnes!!!) le mâle va poursuivre son manège durant une bonne heure. Une chance pour nous. A ces avances, la femelle répond en se mettant sur le côté, laissant ainsi sortir une nageoire caudale, semblant dire: « ouais pas mal, je sais pas trop, j’hésite… ». D’après notre skipper, les baleines s’accouplent en position vertical (kamasutra forever!!!!), nous n’aurons pas la chance d’assister à ce spectacle. Peut-être la faute à un de ces trimarans à moteur qui est arrivé pleine balle pour approcher au plus près les acteurs, afin de satisfaire au mieux les clients avachies sur des transats. Par chance, en fuyant l’intrus les deux baleines à bosses se dirigent vers nous et feront une dernière apparition à environ 50 mètres de notre bateau afin de plonger pour les fonds sombres où personnes ne peut troubler leur quiétudes et ainsi vivre leur amour qui ne regarde que eux (fallait bien un peu de poésie pour clore cette séance matage, bande de voyeurs!!!!).








Sur le retour, le vent se lève un peu nous autorisant une petite séance de voile très sympa pour rejoindre le mouillage. Quelques baleines montrent leur dos, le soleil se couche, les nuages offrent des jeux de lumière dont-ils ont seuls le secret… bref une bonne journée prend fin.

3 jours au paradis.



A l'île des pins

13,14 et 15 aout.

Selon chacun le vendredi 13 est synonyme de chance ou de poisse, pour nous cette année c’est le jour de départ vers l’île des pins. Autrement dis plutôt un jour de chance. Cette île est connue pour ses plages de sable blancs, son lagon d’un bleu translucide, sa nature encore protégée et son isolement qui permet d’en profiter au calme. Seulement ce vendredi 13 c’est aussi le jour où la Nouvelle Calédonie essuie la première tempête depuis que nous sommes arrivés. 24 heures de pluie de vent et d’orages, un vrai temps breton qui retardera même notre vol. C’est donc sous le déluge digne de Noé que nous touchons au paradis. L’installation se fait dans une ambiance humide mais conviviale. Pour se tenir chaud il est temps de régler le compte aux charmantes bouteilles de jus de raisin (aussi nommé vin, je vous l’accorde) que nous avons emmenées avec nous. S’en suit une folle soirée de chansons et de boutades bien à l’abris sous le faré du camping.

Le lendemain matin, levé sous le soleil, nous redécouvrons la plage de sable blanc à couper le souffle déjà aperçue la veille sous la pluie (et déjà magnifique). Nous sommes au camping des rouleaux le bien nommé puisqu’il se trouve sur une baie probablement peu protégée par la barrière de corail et qui laisse passer la houle. Pas de quoi mettre un surfer à l’eau mais bien assez pour y jouer un peu. Les vagues bleues azur qui s’y forment se passent de commentaires.





En ce beau matin, nous prenons le chemin de la baie de Upi, sur la côte est, où nous attend un piroguier pour nous la faire traverser. Cette baie est parsemée d’îlots rocheux posés sur l’eau, et c’est au rythme du vent que nous la remontons. Détente et calme sont les maîtres mots.











Arrivé au bout de la baie nous débarquons sur une côte bordée de forêt dense et déserte de construction. Un sentier pénètre la végétation et nous mène au bout de 45 minutes de marches à une autre baie. Bon, nous on a mis une bonne heure et demi… on est vite perdu sans fléchage!!!! Le sentier débouche sur une rivière salée qui sillonne entre les palmiers et les pins colonnaire qui sont ici légion. En même temps, l’île ne s’appelle pas l’île des cocotiers vous me direz.



Midi approche et les estomacs crient famine. Tant qu’à être au paradis autant manger local. Et aller hop!!! Tournée de langoustes grillées!!! La vie c’est comme une boîte de chocolat, on ne sait pas sur quoi on va tomber… Mais quand le chocolat est bon…ben il est bon…



Bien repu et le ventre bien dodu, c’est l’heure de la marche digestive qui nous mène à une piscine naturelle. Sorte de toute petite baie intérieure, totalement protégée de l’océan et sa houle, profonde d’environ 3 mètres en son centre. L’eau y est d’une transparence qui nous laisse pantois. La faune nage tranquille entre le corail accroché à la patate qui marque le centre du bassin. Cette même faune y est même peu farouche voir limite domestique tant le lieu est connu et donc fréquenté. Certes si vous leur lancé un petit bâton, ils ne le ramènent pas… Mais notre présence ne semble pas leur posé problème même à portée de main. Ahhh!!! Adaptation, quand tu nous tiens.









L’après midi s’achève, nos congénères nous laissent un peu seul pour profiter du lieu dans le calme, sans bruit, ni agitation. Le coucher de soleil arrive… Et m…e!!!! on est pas du bon côté de l’île pour le voir!!! Ni une ni deux (ni trois d’ailleurs) on se dirige vers notre voiture pour s’y entasser à six avant de se diriger vers la baie aux crabes qui semble bien exposée pour se spectacle. Qui une fois de plus dans ce contexte paradisiaque comme partout ailleurs reste indescriptible sinon en disant « le poids des mots, le choc des images » (j’offre une noix de coco a qui me dis, le premier, de quel journal est pompée ce slogan, plus au goût du jour d’ailleurs si je ne m’abuse)



Sur ce beau spectacle, nous regagnons notre petit campement pour festoyer au feu de bois. Au menu, pour vous faire saliver, c’est patates en robe des champs (et pas robe de chambre, comme le croyait naïvement votre serviteur…), accompagner de brie fondant et de lamelles de courgettes grillées. Enfin bref, on est pas le guide Michelin, c’est juste pour vous mettre l’eau à la bouche… Gniark, gniark, gniark!!!! Et là, malheur, l’île est sous le coup d’un arrêté coutumier (conseil tribal) qui interdit la vente d’alcool sur ce petit bout de terre. Bonne décision pour le problème de santé public mais supplice pour les visiteurs touristes que nous sommes.

Le troisième jour est dédié à la plongée autour du rocher sacré de la baie de Kanuméra. A nouveau il s’agit encore d’une histoire de sable blanc, d’eau transparente et de petit et plus gros poissons ainsi que de coraux… rien de neuf au paradis, c’est toujours aussi beau et indescriptible. Z’avez qu’à venir, boudiou!!!!!!!





Le retour en fin d’après midi se fait en bateau, quatre heures qui nous permettent de nous reposer de notre week-end tout en nous donnant l’occasion d’observer une baleine faisant des bonds dans l’eau. Grandiose, même si notre bateau passe en trombe ne nous laissant pas le temps d’en profiter.

PS: pour les collectionneurs de photos de calendrier de la poste, voilà en cadeau les photos phare de janvier et février 2011. Non, non ne dites pas merci...




Séance de rattrapage

Depuis notre déménagement à Houaïlou, nous avons donc eu plusieurs occasions de prendre la route et nous ne les avons pas laissé passer. Nous avons pu dans un premier temps visiter un peu les alentours de notre nouvelle commune. A quelques kilomètres de la maison se trouve un aérodrome désaffecté du nom de Nesson situé à 100 mètres de la plage du même nom. L’endroit a sa part de bizarrerie puisqu’il faut franchir la piste d’atterrissage en voiture longue d’un bon kilomètre à vue de nez avant d’atteindre le sable.




La commune utilise ce lieu pour y organiser les fêtes locales, d’où la présence de Faré qui sont des constructions traditionnelles constituées d’un toit en feuilles de palmiers, imperméabilisés par des morceaux d’écorce de Nialou. Le toit repose sur des piliers en bois, non fermé par des murs, se qui en fait des lieux ouvert à tous. On en trouve d’ailleurs partout, notamment dans les campings, bien pratique sous les pluies tropicales.



La journée à cette plage, c’était le premier week-end d’août, s’est passé avec Anne-Virginie et Amélie venues de France et Marie et Simon les amis rencontrés à Nouméa. Au programme c’est mini-golf, jeux du pacifique « traditionnel » ou encore trempette. En résumé, si vous n’allez pas au club Med, c’est lui qui viendra à vous.















Et bien sûr pas de Club sans sa dance officiel. Ici il s’agit de « la dance avec Houaïlou ». Jeu de mot dont le copyright revient à Marie Osché… Chapeau l’artiste.









La fin de cette journée exténuante (reprise d’activité… ca faisait longtemps) nous prenons la direction du petit village de Poro situé à 15 minutes de la maison pour y rechercher une petite chute d’eau conseillé par les voisins. Nous tombons sur une sympathique successions de cascade de petites tailles tombant de petits bassins en petites piscines. Des roches sur le côté nous offrent des plongeoirs naturels dans des bassins de profondeur au moins supérieure à 2 mètres. Chouette endroit à portée de voiture.